Vernon Subutex 2 x Virginie Despentes

Vernon Subutex 2 x Virginie Despentes

Après ma critique enthousiaste du premier opus de Virginie Despentes : Vernon Subutex, je vous livre celle, blasée et désenchantée du deuxième. Alors que j’avais beaucoup apprécié le dynamisme du début, la pluralité des personnages et l’histoire envoutante d’un type ordinaire qui chavire, c’est avec stupéfaction que je viens de terminer ce second livre. Attention Spoilers !

Vernon, le personnage éponyme du premier roman, est maintenant à la rue. On l’avait quitté en mauvaise posture et on le retrouve en plus mauvais état encore. Sale, perdu, errant, il ne tente pas de s’en sortir et se laisse porter par cette nouvelle vie qui, in fine, semble lui convenir. La plupart des personnages du premier livre sont également présents, complétés par de nouveaux portraits d’hommes et de femmes trop souvent caricaturés. Ainsi, on retrouve la lesbienne caractérielle, le chanteur déchu, le facho violent, le père désabusé ou encore le chef d’entreprise véreux… Ces anciens et nouveaux venus, sans reliefs ni nuances, gravitent autour de notre ancien disquaire ; essayant d’abord de le retrouver puis de le sauver. La communauté de Vernon est née !

Ces tableaux que j’avais trouvé très justes il y a quelques mois ne m’ont plus touché. J’ai l’impression d’avoir été spectatrice d’un assemblage de bons sentiments, de revendications « engagées » mais trop courtes pour faire de l’effet, d’une tartine linéaire de personnages figés et irréalistes. De plus, la forme n’étant plus au service du fond, j’ai fini par trouvé le style de l’auteure indigeste, trop peu narratif. En effet, l’histoire m’a véritablement ennuyée, ne sachant pas ou Virginie Despentes voulait en venir. L’intrigue débute pourtant sous les meilleurs auspices : Pourquoi diable tout le monde court après les cassettes d’Alex Bleach ? Elle est pourtant très (trop) vite dévoilée à mon goût.

Enfin, des thèmes sont abordés puis jetés à la mer, des personnages sont détaillés mais ne participent pas à compréhension du tout. La mayonnaise ne prend plus.

J’ai eu beaucoup de difficultés à finir ce bouquin et j’ai même cru abandonner à moultes reprises. Cependant, comme on me chuchote dans l’oreillette que le dernier retrouve la saveur des débuts, j’ai pourtant persévéré, sautant quelques paragraphes au passage. Vous l’aurez compris, à la surprise du premier succède la déception du deuxième. Une transition dont je me serai bien passée. Ouch !

Vernon Subutex 2 aux Éditions Le livre de poche

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