Requiem, Chevalier Vampire x Ledroit & Mills
Cap sur une bande dessinée qui avait fait grand bruit lors de sa sortie en 2000 : Requiem, Chevalier vampire. Dans cet ouvrage, Olivier Ledroit au dessin et Pat Mills au scénario, explorent le mythe du vampire damné au fil des différents opus qui composent la série. Des couleurs époustouflantes pour une histoire complexe : un univers à part.
Heinrich, un soldat allemand de la seconde guerre mondiale est tué sur le front de l’Est d’une balle en pleine tête. Déboussolé, il se retrouve sur une étrange planète qui porte le nom évocateur de Résurrection. Lieu de rendez-vous des âmes damnées ou univers parallèle aux multiples facettes où règne souffrance et désolation, notre vilain personnage y fait ses premiers pas en tant que Chevalier Vampire. Tout en haut de cette nouvelle chaîne alimentaire, Henrich, qui a commis les pires exactions sur terre n’est décidemment pas là pour se racheter une bonne conduite.
Le premier tome retrace les débuts d’un antihéros qu’on pourrait presque apprécier, parce que même si c’est un gros nazi, il est amoureux d’une belle
juive nommée Rebecca et semble moins cruel que les autres loustics du coin. En tous cas, le personnage nous permet d’appréhender le mystère qui plane autour de cette planète étrange aux habitants tirés de l’abécédaire des créatures démoniaques qui rajeunissent à la Benjamin Button.
Si l’intrigue est difficile à saisir et l’univers compliqué à définir, j’ai apprécié l’ambiance qui se dégage des planches. Les couleurs, rougeoyantes, et un dessin raffiné à la Enki Bilal m’ont beaucoup plu. Les tableaux qui constituent cette œuvre sont chargés d’émotions et ne font qu’un avec le teneur du récit. Même si on ne s’y retrouve pas toujours car les combats ou les actions sont difficiles à saisir, on a l’impression d’avoir affaire à de vraies peintures.
Petit bémol concernant l’ensemble : j’ai eu du mal à me plonger dans l’histoire. En effet, on passe selon moi trop rapidement sur la construction du récit. J’aurais aimé que le premier tome soit plus accès sur la mise en place du décor plutôt que sur la consolidation des relations naissantes. Peut-être que les prochains tomes vont creuser ces aspects qui m’ont un peu laissé sur ma faim.
Requiem, Chevalier Vampire – 2000