Le chant d’Achille x Madeline Miller

Le chant d’Achille x Madeline Miller

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Revisiter les mythes antiques avec modernité ? C’est tout le propos de l’oeuvre de Madeline Miller « Le chant d’Achille », qui retrace la vie du célèbre personnage éponyme à travers les yeux de son fidèle compagnon, Patrocle. Comme une réelle envie de remettre son nez dans l’Iliade et l’odyssée. 

Tout commence par l’exil de Patrocle, jeune prince rejeté par les siens, et sa rencontre avec Achille, fils du roi Pélée et de Thétis, une Néréide. Alors que Patrocle est introverti, maladroit et chétif; Achille, au contraire, est attirant, puissant et guerrier. Malgré leurs différences, les garçons vont se lier d’une amitié indéfectible qui les conduiront à vivre des aventures au contact des dieux et des hommes. 

D’abord épargné par l’horreur du monde, Achille, façonné pour la guerre depuis sa naissance et destiné à être le meilleur guerrier que la terre ait jamais porté, se voit impliqué dans une bataille qu’il ne reconnait pas comme sienne.

Mais la fameuse guerre de Troie, déclenchée par l’enlèvement de la magnifique Hélène, ne pourra épargner nos acolytes et le destin se met en route, inlassablement. 

Chiron nous avait appris un jour que les nations étaient la plus stupide et la plus mortelle des inventions. « Aucun homme ne vaut plus qu’un autre, d’où qu’il vienne. »

J’ai apprécié cet éclairage romantique et centré sur l’exploration des sentiments des deux jeunes hommes. Laisser la narration à un personnage secondaire pour explorer une nouvelle version de l’histoire est une idée qui sort le lecteurs des sentiers battus. Et comme on connait tous la fin de l’histoire, cette fraicheur est nécessaire pour conserver notre intérêt. 

De plus, on notera que le récit prend le temps de s’installer et détricoter les caractères et les relations des différentes figures qui peuplent ce roman. On imagine alors sans peine le tempérament colérique de Thétis, le courage et la verve d’Ulysse ou encore les exigences d’Agamemnon. 

Petit bémol cependant lorsque que certaines longueurs s’installent et rendent le récit un poil mielleux à mon goût. 

Si vous cherchez une oeuvre guerrière et pleine d’actions, il vaut mieux passer votre chemin. On s’y attardera pour la dimension lyrique et poétique ainsi que pour la mise à jour d’une vieille épopée héroïque. 

Le chant d’Achille – Editions pocket – 2015

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