Les mots x Jean-Paul Sartre

Les mots x Jean-Paul Sartre

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Les mots de Jean-Paul Sartre, ce coup de coeur. 

Voilà, le décor est planté. 

Divisée en deux partie, Lire et Ecrire, cette autobiographie nous raconte l’enfance de petit Sartre et sa rencontre avec le monde fascinant de la lecture puis de l’écriture. Une (re)découverte pour moi et un réel plaisir renouvelé à chaque fois. 

 « J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais… »

Dans ce morceau d’histoire personnelle, il n’y pas de place pour les jeux d’enfants et cette insouciance toute enfantine qui semble faire horreur à l’auteur. Il s’épanouit dans un monde d’adultes, passionné par les histoires merveilleuses qu’offrent les livres et la bibliothèque de son grand-père. 

Réservé, solitaire, et peu à l’aise avec son enveloppe corporelle, le jeune garçon devenu adulte se souvient de ses amours naissants pour la littérature et transmets au lecteur la passion qui structurera son futur métier et sa vie personnelle. 

Il m’est difficile de comprendre pourquoi cette autobiographie m’a tant marquée. Dès la première lecture, j’ai été touchée par la façon qu’à l’auteur de se raconter et de faire preuve d’une honnêteté rare. Les portraits de sa mère, de son grand-père et de lui-même sont criants de vérité. 

Certains ont beaucoup critiqué le côté nombrilisme et hautain de cette oeuvre, taxant Sartre de faussement humble, d’homme qui se sent au dessus de tous les autres et méprise le monde qui l’entoure. Au contraire, j’ai eu le sentiment d’un hommage à ceux qui vous inspirent et vous transmette des passions. Et puis, on sent l’ironie et un sens aigu de l’auto-critique de l’enfant qu’il était, sans nostalgie aucune. 

Un hymne aux belles lettres, un hommage aux oeuvres passées et une première partie très forte que j’ai particulièrement apprécié. Vous l’aurez compris, un incontournable pour moi. Clivant, il ne pourra pas plaire à tout le monde et pourra également en désintéresser carrément certain. Je vous invite à ne pas passer votre chemin. 

Les mots –  Editions Folio – 1964

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