Vipère au poing x Hervé Bazin

Vipère au poing x Hervé Bazin

Vipère au poing est le roman poignant d’Hervé Bazin, écrivain et romancier français. Surprenant, brut et cynique, on plonge au cœur d’une famille aisée des années 20. Cette œuvre est un huis clos entre un père chiffe molle, une mère monstrueuse et leurs 3 enfants, qui tentent bon gré mal gré de garder la tête en dehors de l’eau boueuse qu’est devenu leur quotidien.

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Jean Rezeau alias Brasse-bouillon est le second d’une fratrie de garçons élevés par une femme aigrie, froide et manipulatrice : leur mère Paule, rebaptisée Folcoche (une contraction de « Folle » et « Cochon ») très rapidement. Ayant pour habitude de vivre avec une grand-mère aimante et bienveillante qui a perdu la vie, les frangins se retrouvent en enfer, bridés par une maman qui ne les aiment pas et qui ne fait absolument rien pour être aimée. Martyrisés, battus, punis, obligés de dormir sans oreillers et dans le froid, la révolte gronde. Menée par Jean, le plus téméraire et le plus affirmé des 3 enfants, tous les coups bas et les stratégies sont permis pour reprendre le pouvoir et gagner un semblant de liberté !

Les paroles du narrateur marquent irrésistiblement l’esprit du lecteur. Elles sont toujours percutantes : « J’entre à peine dans la vie et, grâce à toi, je ne crois plus à rien, ni à personne », incisives : « Dois-je le dire ? mais nous respirons mieux depuis qu’elle étouffe » et souvent pessimistes : « J’étais en train d’apprendre que l’hypocrisie est sœur de la patience ».

De même, l’histoire fait mouche. Entrainante, on est curieux d’en apprendre toujours plus sur le caractère malsain de cette femme et sur le développement de Jean, marqué durablement dans sa chair par cette injustice, ce manque d’amour et sa révolte.

Le plus profond finalement n’est pas la haine que Jean ressent pour sa mère mais leurs similitudes cachées, enfouies et rejetées. La relation de ces deux protagonistes principaux est au centre de ce roman qui rétablit une certaine vérité sur la famille et met en exergue la violence de certaines liaisons. Ou comment le désamour peut exister entre des parents vivant sous le même toit. Car comme on dit « on choisit ses amis mais jamais sa famille ».

Une belle découverte qui fait réfléchir et qui sort véritablement de l’ordinaire. J’étais passée à côté durant l’enfance et suis contente d’avoir rattrapé le temps.

Vipère au poing aux Éditions Le livre de poche

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