Le signal x Maxime Chattam
Ma grande découverte du mois est l’œuvre de Maxime Chattam, Le signal, qui m’avait attiré par son look sombre, ses pages noircis et sa quatrième de couverture mystérieusement envoutante. Si vous appréciez les histoires qui font peur, les twists impromptus et de petites touches de gores savamment dosées, ce livre est pour vous !
Une famille emménage dans une petite bourgade tranquille afin de fuir les buildings et le fourmillement New-Yorkais. Les parents Spencer, leur fils, Chad et leur neveu désormais orphelin, Owen, découvrent avec enthousiasme cette nouvelle vie et ce nouvel environnement coincé entre montagnes et forêt. Mais très vite, des phénomènes étranges se manifestent dans cette jolie petite ville où tout le monde se connait. Comment expliquer des morts inexplicables et particulièrement inquiétantes qui se multiplient ? Comment ne pas tomber dans la folie en comprenant que quelque chose cloche dans votre beau havre de paix ?
Jusqu’ici rien de très original me diriez-vous. Et c’est justement là qu’est le tour de force de l’auteur. Alors que la toile de fond et les personnages sortent tout droit d’un mauvais film d’horreur, rien n’est écrit d’avance et le suspens est véritablement le fil conducteur de ce roman. En plus, les personnages sont intelligents, communiquent entre eux et ne passent pas la moitié de l’histoire à ne croire en rien ni personne. Et ça fait un bien fou ! Personne ne décide de braver le danger et de descendre seul à la cave avec une bougie alors que les plombs ont sauté et qu’une odeur de cadavre se fait sentir. Hallelujah !
Le style de l’auteur est également remarquable. Et il n’est jamais si efficace que lorsqu’il raconte l’indicible, l’horreur, la chair en décomposition et les peurs les plus enfouies.
« Il aurait voulu lui dire que cela allait s’estomper avec le temps, que sa mémoire ferait le tri, mais il ne pouvait pas lui mentir. En effet, l’horreur avait le pouvoir de s’imposer, elle tachait l’âme plus sûrement que le plus sombre des vins sur une chemise blanche. L’horreur était persistante. »
C’est juste, haletant et le rythme des chapitres nous permet, pauvre lecteur, de rester éveiller le soir malgré la fatigue.
En résumé, j’ai beaucoup apprécié cette œuvre qui n’épargne personne et ne nous garantit jamais la sûreté des personnages auxquels on s’attache tout au long du roman. Ce qui peut être énervant mais qui la rend, en même temps, presque réaliste. A vous donner des frissons…
Le signal- Editions Albin Michel – 2018